Sherlock revient enfin après 3 ans d’attente (si l’on excepte l’épisode spécial The Abominable Bride). La série anglaise parvient-elle à se faire pardonner sa (trop) longue absence ? 


!! SPOILERS INCOMING !!


Nous retrouvons Sherlock, Watson et Mary après l’intervention de Mycroft pour blanchir son frère – qui venait de tuer Magnussen – et l’apparition du message posthume de Moriarty (Miss me ?) sur les écrans britanniques.

La première chose qui me vient à l’esprit c’est l’innovation visuelle, encore et toujours présente. Mark Gatiss et Steven Moffat avaient révolutionné le monde des séries et du cinéma en 2010 avec leur méthode simple et efficace pour afficher les SMS à l’écran sans faire de gros plan sur un téléphone. Sept ans après ils trouvent le moyen de réitérer l’exploit avec les appels vidéos ou même un message écrit sur un bout de papier chiffonné. Les visages de deux personnes se parlant sur Skype s’affichent sur un même plan, le montage simplifie la communication pour le spectateur, c’est excellent, comme l’était l’affichage dynamique des SMS au-dessus des portables dès la première saison. Peut-être tout de même qu’il y a un peu trop ce genre de procédé dans cet épisode, comme si on nous disait Hé regardez tout ce qu’on sait faire ! Ca valait le coup hein ?!, alors qu’une introduction à ces techniques avec deux ou trois plans aurait été plus subtile.

Du coup, il faut le dire, l’épisode commence sur les chapeaux de roues et on est aux anges car on retrouve la rapidité du montage, de l’élocution de Sherlock, de l’enchaînement des actions. Ca va tellement vite que la série nous met presque à la place de Watson : on regarde ce qu’il se passe sans tout comprendre, en étant stupéfait de ce que l’on voit. On se dit que c’est ce que doit ressentir le jeune docteur (ou l’excellent Lestrade) devant devant la vitesse à laquelle Sherlock résout les énigmes. La forme au service du fond, la série est bien là où on l’attend !

Le problème c’est qu’après en avoir pris plein les yeux pendant une heure, il faut terminer l’histoire et c’est là que le bât blesse. Le rythme ralentit et on est de moins en moins surpris par Mary. Benedict Cumberbatch est toujours excellent et parvient à nous faire rire à des moments improbables (« But they’re really difficult so instead I just stuck a tracer on the inside of the memory stick ») mais l’épisode est de moins en moins bien.

maxresdefault
Mary a le pouvoir d’arrêter le temps. OK.

Et on en parle du bullet time avec le sacrifice de Mary qui arrive à arrêter le temps pour sauter devant Sherlock avant que la balle n’est pu faire deux mètres ?!! Sérieusement ? De plus, Watson reproche la mort – RIDICULE (Nolan et Cotillard bonjour) – de sa femme à Sherlock… Cette réaction est totalement disproportionnée et rend le personnage joué par Martin Freeman assez antipathique. Bref, la fin déçoit malgré de très bonnes choses.

CONCLUSION

Ce premier épisode de la saison 4 est globalement très bon. On a pas mal d’innovation visuelle, ce qui rappelle les grandes heures de la série, c’est un vrai bonheur à voir. Mais la dernière partie de l’épisode vient nuancer cette bonne impression et au final la qualité de ce début de saison ne justifie pas l’attente de 3 ans.

untitled-29
Un hommage certainement.